OBJECTIF PNR | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Association pour la création du Parc Naturel Régional de la Sainte-Baume |
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Mars 2013
L’ARTIFICIALISATION DES ESPACES NATURELS
Pourquoi un tel document ?
L’élève turbulent prend les nombreuses réprimandes du professeur pour de l’acharnement, alors que c’est un comportement qui en est la cause. Afin de démontrer, autant que faire se peut, que le souci du milieu naturel de la Ste-Baume est l’unique préoccupation d’OPNR, nous avons élaboré un tableau comparatif relevant, des communes du pourtour du massif, les projets et orientations que l’on a jugé nuisibles à l’intégrité des espaces naturels.
Esprit et interprétation du document Tout en s’efforçant d’être rigoureux, nous ne prétendons pas que celui-ci soit parfaitement objectif ; l’estimation des projets étant déjà subjective. Nous assumons cet état de fait, cependant, la dominante générale du propos est l’artificialisation grandissante des espaces naturels. Nous avons distingué deux choses en matière d’urbanité : l’accroissement démographique et le mitage, les deux coïncidant fréquemment, mais pas systématiquement, car l’on constate que la densification, censée être un moyen de lutte contre le mitage (Grenelle 2), s’accompagne souvent de celui-ci. En ce qui concerne les projets annexant les espaces naturels, les critères retenus ont été l’importance, la sensibilité de la situation, et l’état d’avancement de ceux-ci (le degré de crédibilité). Bien qu'un PNR n'ait pas de zone cœur ni de zone périphérique, nous avons naturellement concentré l'observation sur le centre du futur parc, c'est-à-dire la chaîne centrale qui fonde l'identité du territoire (ce qui ne signifie pas que l'on néglige la périphérie) car, avant tout, cette région ne serait pas ce qu'elle est sans la montagne. A l’instar, le territoire de la Sainte-Victoire, serait-il le même sans sa montagne emblématique, le Verdon sans le Grand Canyon, les Calanques sans la façade maritime ? La position des projets influe sur un facteur de gravité : en effet, si un aménagement industriel en bordure de route et artificialisant des dizaines d’hectares de zone naturelle provoque notre mécontentement, le même aménagement au cœur de la montagne est encore plus grave à nos yeux. À cela se joint la spécificité du lieu : Un facteur de gravité est la proximité de la zone emblématique de la Sainte-Baume ainsi que le caractère sauvage. Nous avons introduit trois niveaux de gravité : fort (*), très fort (**), majeur (***). Deux paramètres sont à prendre en compte : le nombre de projets, et leur fréquence. En effet une commune a pu infléchir ses orientations, ou ne pas proposer de nombreuses réalisations altérant la nature. La situation du Plan d’Aups est différente des autres communes de la périphérie. Ce village, le seul à être montagnard de par son altitude, se situant au cœur du massif, recueille les principaux aspects exceptionnels du territoire, à savoir : - le pèlerinage de Marie-Madeleine avec la grotte, lieu de culte de renommée internationale, Aucune autre commune ne possède autant de caractères équivalents. L’étalement urbain pose, à l’heure actuelle, nombre de problèmes : défiguration des paysages, grignotage des espaces naturels, altération de la biodiversité, fractionnement des milieux naturels, altération de la perception de la nature et, corollairement, gestion de type « jardin public », etc. En amont, nous constatons que des éthiques se confrontent, ce qui aurait pu être évité si la mise en place de structures industrielles à production d'énergie « propre » s'était accompagnée du respect d'un minimum de règles afin de ne pas provoquer de dommages collatéraux inacceptables, allant à l'encontre d'une autre éthique et au détriment de l'intégrité naturelle. Par ailleurs, nous estimons qu’il n’y a pas équité entre ces deux éthiques, l’une étant largement influencée par une logique mercantile. La tendance naturelle est de ne considérer que l’actualité, les événements récents ou en devenir. Se produit alors une erreur d’appréciation qui, en occultant le passé, l’accepte sans concevoir que le présent s’ajoute à celui-ci. Cela a pour effet d’avoir une perception « sectorisée » de notre monde. Ainsi, après de multiples dégradations, l’on en arrive à se satisfaire d’un bosquet surprotégé en oubliant qu’il fut naguère une forêt. Pour ce qui est de la Sainte-Baume, les projets actuels ou récents, nuisibles à l’intégrité du milieu naturel, s’ajoutent aux anciens. Or, l’on a tendance à ne voir que les nouveautés, comme si l’on s’était adapté et habitué aux anciennes dégradations. Pourtant, les nouvelles s’ajoutant aux anciennes, un massif fortement dégradé s’offre à nos yeux, même si ce dont il en reste justifie qu’on le défende. Il y a donc effet de cumul, de sorte que tout nouvel aménagement en pleine nature est insupportable, car nous considérons que le seuil de saturation est dépassé. Afin de rappeler l’histoire des atteintes à l’intégrité naturelle de la Sainte-Baume, ci-dessous la liste certainement non exhaustive des dégradations principales. - radar aviation civile Bartagne (années 60) Contrairement aux autres grands massifs de la région, la Sainte-Baume a vu son patrimoine naturel se dégrader lentement au fil du temps. Par conséquent, nous considérons comme rédhibitoire tout projet impactant derechef l’espace naturel, et l’on ne peut se satisfaire d’une orientation qui n’aurait, pour toute ambition, que de limiter les aménagements futurs, ce qui revient à faire son deuil de la protection globale de la Sainte-Baume. Force est de constater, qu’actuellement, malgré le site inscrit, malgré le projet de PNR, malgré les classements en zones ZNIEFF et Natura 2000, malgré les lois dites Grenelle de l’environnement, 1 et 2, malgré les dispositions retenues dans la Trame Verte, malgré les orientations des SCOT, malgré l’avis de l’ADEME, malgré les avis de la DREAL, malgré l’avis des associations et des citoyens, les espaces naturels de l’un des joyaux de région de Provence, déjà fortement dégradés, sont menacés en permanence. Que valent donc tous les textes, toutes les dispositions institutionnelles s’ils sont inefficients? Nous garderons en mémoire l’histoire de ces événements regrettables.
Analyse des données : Les chiffres donnés par l’INSEE, notamment ceux de la densité et de la variation de la population doivent donner lieu à interprétation. La loi SRU et les Grenelle visent à la densification des communes de manière à réduire l’étalement urbain. Or, l’on s’aperçoit que cette densification peut très bien s’accompagner de mitage. Inversement, une commune ayant un taux de densification très faible n’a pas obligatoirement artificialisé ses espaces. Pour cette raison, les données de la commune de Riboux ne font pas sens (avec un taux de 2,5 habitants au km2, on pourrait croire qu’elle est la championne de l’étalement urbain !) ; par conséquent, les statistiques de ce village ne sont donnés qu’à titre indicatif. Prendre comme indicateur unique la densité est donc trompeur : si l’on ne considère que cette donnée, il suffirait, pour une commune ayant déjà « mité » ses espaces, de densifier son centre pour apparaître comme vertueuse. Il se dégage des données urbanistiques du tableau deux grands ensembles : les communes proches de l’agglomération Marseillaise, et celles qui sont plus éloignées et situées, généralement, dans le Var. Les caractéristiques du premier ensemble sont la densité supérieure à 122 (Gemenos, Roquevaire, Cuges, St-Zacharie, Auriol), et le faible taux de variation, inférieur à 2,9, (Gemenos, Roquevaire, Cuges, St-Zacharie, Auriol, Nans). On constate, qu’hormis le cas de Nans les pins, il y a corrélation entre densité et variation. Le deuxième ensemble est constitué des communes suivantes (nous inclurons Nans) : Nans, Rougiers, Mazaugues, le Plan d’Aups, la Roquebrussanne, Méounes et Signes. Ici la ville est moins présente, la population est nettement plus faible, les paysages plus verdoyants et plus campagnards. L’indicateur le plus parlant est certainement celui de la variation de population (positif partout, c’est-à-dire que la variation va dans le sens de l’accroissement) qui semble relever d’une volonté de croissance urbaine (le taux le plus élevé est nettement celui du Plan d’Aups avec 6,5, le second est celui de Mazaugues avec 2 points de moins). A propos des projets d’aménagement « annexant » les espaces naturels, à moins que l’on en ait omis par méconnaissance (OPNR n’a pas vocation à être un observatoire quotidien des événements locaux et ne peut être informé de tout), on observe que la commune du Plan d’Aups arrive encore en tête, aussi bien par le nombre que par la fréquence. En considérant la situation de celle-ci qui cumule : - position exceptionnelle Nous n'avons pas cru bon d'établir un classement. Chacun, s’il le souhaite, fera le sien. L'objectif de ce document, qui, si l'on peut en contester l'objectivité, a tout de même la prétention de faire émerger une logique par le fil conducteur du grignotage des espaces naturels, n'est que de mettre en lumière la justification de notre vigilance s'exerçant selon les différentes orientations communales. OBJECTIF PNR
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
©2014 Objectif PNR. Réalisation : EINSARGUEIX Bernard/REYNIER Thierry. Webmaster: PRIGENT Stéphane-Eddy/EINSARGUEIX Bernard.
|